Il y a des pages qui nous rappellent cette réplique culte de Jurassic Park – un truc du genre « ne bougez pas, sa vue réagit aux mouvements »
Il y a des pages qui nous fixent tout net
Qui feraient se pisser dessus n’importe quel petit malin
Qui feraient se pisser dessus notre personnalité cachée (la 2e au fond à gauche)
Qui stopperaient en moins de deux un troupeau de gnous face à des lionnes
Des pages qui nous rappellent que toutes les deux heures « la pause s’impose »
Des pages qui valent 100 panneaux STOP
Des pages vitrines de grands magasins
Des pages promo pour prolo
Des pages arrêt sur image – on va se mater le ralenti une deuxième fois
Des pages Années qui reviennent en pleine face
Des pages à en faire pleurer la nostalgie
Des « pa pa pa passio passe passe » pages des pages d’orthophonie
Bref, nous lisions tranquillement un livre de poésie en mode vitesse de croisière OKLM
La même vitesse dans laquelle on s’enlise parfois
On lit sans faire attention à ce qu’on lit
Les pages défilent
Les poèmes aussi
Sans parler de l’esprit qui divague
Vague…
On pense à autre chose
Merde j’ai pas oublié de ?
Ou peut-être que Julien m’a…
Cet état qui nous fait revenir quelques pages en arrière quand là j’comprends plus rien à ce que je suis en train de lire
Mais. Dans cet état-là, seules des pages spécialement conçues pour nous, peuvent nous recentrer sur l’ici et maintenant
Ce genre de pages qui inspirent des superlatifs ou des phrases comme celles écrites plus haut
Des pages que nous aurions évidemment voulu écrire nous-même, pour nous-même et pour le monde entier
Des pages qui – au fond nous touchent tellement, qu’on aurait peut-être pu quelque part les écrire nous-même
Mais quelqu’un d’autre s’en est chargé
Les pages 72 et 74 du recueil Soleil plouc de Laurent Bouisset aux éditions Le Pédalo ivre sont de celles-là.
12 €. À commander-acheter ici.

