Poèmes, textes et notes…

Je danse

Je danse la sueur.

Elle s’écoule du trou large de l’Histoire. Années d’impuretés bavent, dérapent et toboggandent du bas vers le haut. Raclent tout sur leur passage. Chalutent. Années d’impuretés à plonger corps aveugle dans les crues. Eponger travail, filles, famille, errances, hontes, joies, réussites, gloires, amitiés, amanteries, fluides de quelconques rapports, gueules de bois, tournois sportifs, scènes et concerts, poèmes perdus. Chercher à plaire – années à se taire. Perdre pour ne pas attirer l’attention. Années camisoles. La sueur aujourd’hui danse, bout, sexe en arabesque. Elle s’étire. Renouveau giclé. Les cheveux flottent comme l’étendard. Crachats punchlines fécondes. Années qui forcent la fissure. Péter le barrage d’un clignement, d’une balade matinale. Revoir son habituel parcours d’un autre angle. Virgule après virgule. Singulier jusqu’à la morve. Pas après pas. Avec l’impression de marcher dans des pieds neufs. Années bombonne de gaz, compressées dans le corps maladroit du comme il faut. Hésitant. Trébuchant. Sueur jusqu’à présent stalactites figées. Pointues. Mortelles. Menaces aiguisées qui jusqu’à aujourd’hui surplombaient la route. La route pff ! Même pas. Le sentier. Stalactites de sueur tout autour. Être grand et mince à l’étroit dans mâchoire de S.S. (stalactite de sueur). Années ardoise graffée à la craie. Dette de malade. Fuite de sueur qui danse, asperge, provoque coulures et qui efface. Années qui s’extirpent. Le chant de mille pétards à l’unisson. Démolition d’une barre d’immeuble. Ballon qui pète dans les mains d’un enfant. Orgasme de bulldozer. Rot de dinosaure. Iceberg qui se scinde. Années qui s’extirpent dans le tonnerre intime. Le silence d’une foudre exigeante. Années qui s’extirpent par le trou du cul de la lorgnette. Années qui s’extirpent par les pores. Par les pores. Par les pores. Années qui fuient. Boat-people à Haïti. Barque au large de Pompéi. Années macérées dans le pus d’un furoncle perché sur un cul. Les doigts de la nécessité le pince. Le pus s’agglutine sous la peau. Grossesse à terme quand le bébé pousse avec les pieds. Le bouton rougit. Magenta éclatant tandis que son centre blanchit. Un monticule apparaît. La peau retient tout pour l’instant. On repositionne les doigts de part et d’autre du volcan. On pince plus fort. Fort. Fort. La peau ne tiendra pas longtemps. On imagine les animaux faire leur valise. On sent qu’un magma cherche à percer les strates. Ça s’insinue dans chaque cavité que la peau souhaite bien ouvrir. Ça recèle de grottes décorées d’inscriptions anciennes. Ça monte en pression. Quand enfin. Lave, pus, années, sueur se défenestrent. Jaillissent d’une peau banquise craquant sous les premiers rayons d’été. Il nous est donné à voir le surgissement d’un mouvement ancestral. La curiosité déterre l’infection. On a raison d’aller voir sous les furoncles. D’explorer les furoncles. Percer des carottes dans la peau. Prélever des échantillons. Lécher le reste de pus saignant que l’on a au bout de l’ongle.

_ _

Emanuel Campo, 2013.

ce poème est lu le mardi 21 octobre 2014 entre 18h30 et 19h30 quelque part dans un local de la commune de Torcy en Saône-et-Loire

ce poème est lu le mardi 21 octobre 2014 entre 18h30 et 19h30 quelque part dans un local de la commune de Torcy en Saône-et-Loire

poème

je te souhaite bonne réception

et ce qu’il faut d’incompréhension

à nos oreilles sommairement Flanby à languette facile

pour que tu puisses toi aussi te divertir

après m’avoir soutenu et accompagné

durant mes trente et une premières années de division cellulaire

 

la division est nécessaire à la vie

comme pour le Flanby

c’est le décollement de la languette qui

crée le Flanby

c’est ça la vie

la division dans la vie

(la vie sans division c’est l’ organisme monocellulaire ; mais ce n’est pas suffisant pour penser ou mâcher ; et là je ne parle pas des atomes…)

 

Va ! Tu t’es libéré buddy

 

je souhaite

que te soit suffisante la température des yeux au-dehors

mais que les yeux au-dedans n’en finissent plus de croître

 

que des mains te mordent

oui les mains mordent dans la chair des petits poèmes comme toi

c’est normal tout à fait normal comme la vétustés des murs de certaines salles polyvalentes d’établissements scolaires reculés

 

te souhaite

de rencontrer un autre poème, une prose, ou bien les deux qui t’aime(nt)

et pourquoi pas un pamphlet ou un billet d’humeur ? Je sais que tu aimes les gros

 

fait attention tout de même

aux panneaux qui : signalent

ils sont doubles, Saroumane ou Palpatine

 

je pourrais lister des pages entières de directives

mais le « tout contrôle » demeure une pauvreté

celle des inquiets ou fanatiques du sang

comme un père qui apprend à ne pas choisir son fils

je sais qu’aujourd’hui tu m’empruntes

petit con

 

sache poème

que je suis auprès de toi ce mardi 21 octobre 2014 entre 18h30 et 19h30 quelque part dans un local de la commune de Torcy en Saône-et-Loire

je serai toujours là pour nous comme toi tu es

 

suis là

pas loin

dans ton dos

à te souffler deux trois vannes bien lourdes histoire de te détendre la nouille.

 

The F word

ce que je

ressens au

fond de moi

un nuage

d’A7 bouchée

un 15 août

je crois

savoir

ce que ce que

c’est

c’est que

j’ai besoin de vous

le dire

debout en bout

j’y suis

presque

je suis presque

certain

que ce matin

cela soit cela

le cri de la tétine crachée

la bouilloire ratée

un baiser renversé

mais c’est telle-

ment bon

comme une tartine au jambon

dès le

matin

j’ai envie de vous

l’écrire

à tous Porthos et Aramis

afin que vous le sa-

chiez plastique

aucune trace

de périphrase

je ne

trouve pas la

formule parfaite

je n’ai vu

que sur le pé-

riph’ des mots

alors comment

mais comment

le dire autrement

que par ce geste

_ _

14/10/2014

Phoque

ne rien laisser
passer sommeil
mouche-bébé à rincer
cicatrice & salut mon gars
enregistrer
brouillon
voici des nouvelles de WordPress

phoque

Monde je rentre en toi

Texte : Emanuel Campo, 2013. Création graphique : Rémi Santiard, http://www.naminonaka.com
Texte : Emanuel Campo, 2013.
Création graphique : Rémi Santiard, http://www.naminonaka.com

 

note sans titre dans le vague

la vague bleu marine

blague sur les vieux et l’urine

schlague hargneux qui lamine

ça cague sérieux en latrines

le rap vaut mieux que La Fouine

une vague odeur de poutine

 

le blues de Mesrine qui s’évade

 

_ _

26/08/2013 – 07/10/2014

25/09/14

L’instant s’accroupit à ma hauteur

et me presse

 

mes doigts sur le clavier

ne suivent pas

sa cadence

 

dans la précipitation j’écris « opème »

 

au lieu du méga

poème power

que complotent

tout bas

plus bas

 

mes chaussettes