Giratoire – PapierBruit

Chewing-gum de rue / musique par terre / soirée parking / sans canette de bière / rideau de fer / périph’ bouché / sans connexion / les potes à l’arrière / cool et siffler / alcool à brûler / école à sécher / coule la Seine / peine entrouverte / on peine à s’aimer / scène découverte / on sait se cacher / mettre un CD / sans mettre de gants / quelques moustiques / sous un lampadaire / lampe de chevet / le jour s’achève / tousser le soir / banquette arrière / tous ces badauds / croiser regards / prendre un bateau / sur un quai de gare / rêver si fort / à s’en couper le souffle / perdre tellement / à s’en couper le souffle.

Les rires de néon / allument les tours / mains gyrophare / en guise de bonjour / on traverse les jours / enfonce du béton / passages cloutés / baskets harpons / vestes en coton / lunettes à fric / bleu de travail / sans domicile / la cage thoracique / en colimaçon / on veut toucher le ciel / sans aspiration / tourner en rond / sans date limite / sens giratoire / dans la poitrine / prendre un futur / passer derrière / tendre l’hameçon / attendre le piège / lance incendie / vol stationnaire / rêves en orbite / en bandoulière / entrée de secours / sortie payante / vegan en amour / livreur en attente / paie sans contact / écran tactile / retrait rapide / contraceptif.

« Giratoire » EP 5 titres de PapierBruit disponible depuis le 30.01.17.
Spotify –> lc.cx/JGue
Deezer –> lc.cx/JGus
Soundcloud –> lc.cx/JhhA
Télécharger –> lc.cx/Jhh7

les acteurs ne regardent jamais la caméra

Harriet Andersson dans « Sommaren med Monika » d’Ingmar Bergman.

« Il faut avoir vu Monika rien que pour ces extraordinaires minutes où Harriet Andersson, avant de recoucher avec un type qu’elle avait plaqué, regarde fixement la caméra, ses yeux rieurs embués de désarroi, prenant le spectateur à témoin du mépris qu’elle a d’elle-même d’opter volontairement pour l’enfer contre le ciel. C’est le plan le plus triste de l’histoire du cinéma » Jean-Luc Godard.

Pendant ce temps sur la Cause littéraire

Le magazine en ligne La Cause littéraire consacre deux articles aux éditions la Boucherie littéraire.

Le premier est un entretien avec mon éditeur Antoine Gallardo, à lire ici. Le second chronique les quatre recueils publiés jusqu’à aujourd’hui dans la collection Sur le billot de la Boucherie littéraire. Voici ce que l’auteur de l’article Philippe Chauché (journaliste à Radio France et chroniqueur à la Cause littéraire) écrit sur mon recueil Maison :

Emanuel Campo ne manque ni d’audace, ni de culot, il écrit comme s’il chantait, et d’ailleurs, il chante. Ses petites poésies résonnent comme des chansonnettes, d’enfance et de son âge, l’une donnant naissance à l’autre, des ritournelles. Ces Poésies domestiques misent sur la collection, la multiplication, la rencontre, la surprise, les mots qui se rencontrent pour la première fois ont souvent l’air surpris. L’auteur, joueur, en joue, s’amuse des phrases reçues et des situations inventées ou supportées, et tout cela fort heureusement n’a aucune incidence sur la rotation de la planète.

Je vous invite à lire ici le reste de l’article consacré aux recueils de mes colocataires d’édition, voire grandes sœurs, Marlène Tissot, Hélène Dassavray et Mireille Disdero.